Une recrue de choix à Méricourt

Ces dernières semaines, l’ESC Méricourt de Fabrice Bastin a vu quelques uns de ses coureurs prendre d’autres horizons. Mais elle a aussi recruté quelques belles pointures dans ses rangs avec tout d’abord le retour de Jérome Hu mais l’arrivée de Geoffrey Grimmelpont ( Méru ) qui risque bien de faire parler la poudre en 2013. Autour d’une solide équipe, il devrait être aux avants postes la saison prochaine.

Le reporter de VELODOM : Dominique BERTOUT l’a rencontré afin de recueillir ses impressions et découvrir ses ambitions pour 2013

D.Bertout : «  Peux tu nous retracer ton parcours dans le vélo ? »
G.Grimmelpont : «  Au départ, je ne suis pas issu d’une famille de cycliste. Tout a commencé lorsque j’avais 16 ans après avoir été percuté par un pilote automobile en reconnaissance pour le rallye d’Ypres sur un parcours non fermé à la circulation. Ma mobylette était explosée et la voiture vraiment abîmée. Quand je me suis relevé dans le pré avec seulement un bras cassé, je me suis demandé comment j’avais fait pour ne rien avoir après un choc aussi violent. Nous sommes au début des vacances d’été et il n’est pas question de rester inactif mais avec un plâtre les options sont réduites. Tout ce qui nécessite de courir c’est compliqué ça me fait mal. Je me suis essayé au canoë et à la « natation » en rivière avec le bras emballé dans un sac poubelle mais ce n’était pas terrible. Du coup j’ai récupéré un vélo taille 51 sur lequel je pédale avec les genoux dans le cintre et le plâtre empalé sur la cocotte de freins. Je me suis tout de suite retrouvé dans ce sport. Le vélo, c’est la liberté. On s’entraîne comme on veut, quand on veut en fonction de ses objectifs et de ses sensations. Avec la compétition je découvra également que c’est un sport dans lequel il faut savoir être présent en équipe tout en prenant ses responsabilités individuellement lorsque l’ouverture se présente. J’ai fait un an de cyclo. J’ai couru deux ans à Armentières et je suis arrivé à Roubaix dans l’équipe espoir. Mes coéquipiers de l’époque sont mon pote Paumier et toute la clique, Laloux, Auguste, … nos concurrents sont Nicolas Lhote, Jimmy Casper et un mec avec une classe qui n’a d’égal que sa gentillesse : Laurent Lefevre. Ensuite je fais une coupure pendant laquelle je construis ma vie : d’abord ma maîtrise et le boulot, ensuite le mariage, la maison et les enfants. Tout ça va prendre quand même presque 15 ans et toute mon énergie. J’ai repris en 2011 sur un coup de tête 3 mois avant le départ alors que je n’ai même pas de vélo on me propose de faire 440km en 2 jours sur l’Ardéchoise. Au programme des cols à n’en plus finir et à peine 10km de plat. Mais ça j’ai toujours refusé de le savoir avant le jour J. Je me trouve un vélo et je m’y remets. En 3 mois je perds 9kg je ressors de l’Ardéchoise avec une sérieuse envie de rouler. Ce sont les cyclosportifs de Béthune qui vont me remettre en jambe jusqu’à la fin juillet. Au mois d’août je décide avec un copain de traverser la France en vélo pour passer nos vacances en famille à Nice. Tout ce que j’aime dans le vélo une bonne ambiance, des paysages sympas et des cols magiques. En septembre je suis pas mal. Je vais faire la chti bike 15ème à 1’11 du vainqueur. Mon pote Paumier me dit qu’il faudrait que je reprenne une licence et me voilà à nouveau coursier en 2012. » 

D.Bertout : «  Peux tu nous tirer le bilan de ta saison 2012 ? »
G.Grimmelpont : « 18 courses 2 victoires / 3 places dans les 5 / 7 places dans les 10 / 2 crevaisons + 3 cyclosportives. Je n’avais qu’un objectif me faire plaisir. C’est fait. Du coup on remet ça en 2013. » 

D.Bertout : «  Quels sont tes meilleurs et à l’inverse les plus mauvais souvenirs sur le vélo ? »
G.Grimmelpont : «  On parle que de vélo ici donc pas de souvenirs « personnels » entre mon mariage, la naissance de mes filles, nos vacances en famille je ne sais pas ce que je pourrai choisir. Alors ce sera mon expérience à Roubaix. Parce que je cours à haut niveau. J’ai la chance de faire deux ans de suite, les courses de coupes du monde espoir comme le Tour des Flandres, Liège Bastogne Liège et évidemment Paris Roubaix. Je suis en apprentissage sur toutes ces grandes courses mais aussi sur celles que je fais avec nos leaders en DN1 Meneghetti, Delaurier, Barbier. En espoir je tire mon épingle du jeu je suis vice champion des flandres, je fais partie de la sélection espoir du comité et je suis sélectionné pour les championnats de France en route et en chrono. Du coup je partage les mêmes hôtels que les coureurs pro que je retrouve au petit déj. C’est quand même un truc à vivre. Mais à ce niveau ça ne rigole pas. La première course que je fais avec Roubaix a lieu pendant notre stage en Espagne. 60km sur la première heure de course ça décoiffe. C’était une belle aventure. Le plus mauvais souvenir c’est con à dire mais j’arrête en 1997 avant l’affaire Festina. Franchement c’est devenu le concours du plus con. Alors il y a quelques images et quelques réflexions qui m’ont fait comprendre que c’était mieux de rester sur une belle image que de chercher à comprendre les coulisses. » 

D.Bertout : « Parle nous ton ancienne équipe ? »
G.Grimmelpont : «  En 2012, j’ai rejoint mon pote Fabrice au VC Meru. Je voulais revivre certaines émotions qu’on a pu vivre et partager plus de temps ensemble. Ce n’est pas toujours évident de se retrouver mais nous n’avons couru ensemble que 4 ou 5 courses. » 

D.Bertout : «  Tu as décidé de rejoindre l’ESC Méricourt, quelles en sont les raisons ? »
G.Grimmelpont : «  Je cherchais un club avec un esprit de groupe et de convivialité. Vu de l’extérieur c’est ce que dégage le club alors j’ai posé ma candidature. Je remercie Fabrice et le bureau qui l’ont accepté. Je remercie plus particulièrement Mathieu qui s’est fait mon porte parole et Arnaud. J’ai couru ce week-end avec Arnaud à Maulde et on était très content de se retrouver. C’est ce que je voulais. Aller en course pas seulement pour pédaler mais aussi pour retrouver des mecs avec qui on se sent bien. » 

D.Bertout : «  Quelles sont tes ambitions pour 2013 ? »
G.Grimmelpont : «  J’ai lu sur Facebook un commentaire de Thomas Denhaene qui souhaite prendre autant de plaisir en 2013 qu’en 2012 avec pourquoi pas la même réussite. Je suis exactement dans cet état d’esprit. J’ai fait quelques cyclosportives. Avec ces longues distances et des parcours magiques, j’ai pris beaucoup de plaisir. J’aimerai en faire plus régulièrement en 2013. Je crois que je vais tenter le VTT cet hiver. Je n’ai jamais essayé en compétition mais ça peut être une bonne façon de maintenir le niveau cet hiver. » 

D.Bertout : «  Quels sont tes souhaits pour l’avenir ? »
G.Grimmelpont : « En 2011, il fallait retrouver une condition. En 2012, il fallait retrouver de la force. Mon point fort chez les espoirs c’était le sprint mais aujourd’hui je suis un coureur complètement différent. Je suis à l’aise dans les bosses et même dans les cols. Mais pour m’amuser en 2013, je veux retrouver de l’explosivité et aller titiller les quelques coureurs qui sont aujourd’hui au dessus du lot et qui nous tirent vers le haut. Nous avons un bon groupe à Méricourt avec plus de 50 victoires cette saison mais personnellement je sais que j’ai du boulot cet hiver. »

Du talent à revendre, Geoffrey Grimmelpont avec un hiver studieux tentera de titiller les plus grandes références du peloton en 2013. Gageons qu’avec de telles ambitions, il parviendra à ses fins autour d’une solide équipe de combattants.