• Rencontre avec Italo Lecci ( Président de la CTR )

    « VIVRE MA PASSION »

     

    Dans le monde du vélo, on rencontre des personnalités incontournable et passionnée. Italo Lecci, ancien coureur et bien connu du milieu UFOLEP en est l’un des meilleurs exemples. Après avoir usé ses cuissards dans les pelotons FFC et UFOLEP avec une certaine réussite. Il décidait de s’investir pleinement dans la fédération UFOLEP en devenant Président de la CTR. Un engagement complet où il a apporte son expérience et son dynamisme. Depuis l’UFOLEP n’a cessé de progresser à en voir les pelotons importants qui se lance dans la bagarre chaque week end. De plus, il s’est trouvé un autre talent de speaker ( on le compare d’ailleurs au Mangeas de l’UFOLEP ). Un passionné bien sympathique et apprécié de tous.

     

    Le reporter de VELODOM Dominique BERTOUT l’a rencontré, Italo LECCI lui a confié son passé de coureur et évoqué ses fonctions au sein de la CTR

     

    D.Bertout : « Le vélo est une vraie passion pour toi. Je crois savoir que tu as été coureur cycliste il y a quelques années. Racontes nous un peu ton parcours en tant que coureur ? »
    I.Lecci : « Mon entrée dans le cyclisme est pour le moins atypique : je pratiquais l’athlétisme à partir d’un jeu télévisé ( « à vos marques ») où des lycées s’affrontaient sur des épreuves sportives et intellectuelles. J’étais à l’époque au lycée Henri Wallon de Valenciennes et j’ai été sélectionné pour le 1000 mètres. J’aurais même pu aller au Canada car nous avons été éliminés d’un point en demi-finale et l’équipe qui nous a battus a écrasé l’autre finaliste !!!Et par voie de conséquence, j’ai continué au sein de l’équipe de Valenciennes jusqu’à ce qu’un genou me lâche une semaine avant le championnat de France au Touquet que mon équipe a d’ailleurs remporté !!!!(encore un titre raté pour moi !!!)

    Dès lors, la course à pied, c’était terminé pour moi. Et mon médecin m’a conseillé le vélo où le genou est moins sollicité. Un vélo (de course) acheté d’occasion, les premiers kilomètres et tout de suite, ça m’a plu. Alors une prise de licence à l’ AS Anzin.

    Ma première course (en A et B comme on disait à l’époque) avec une 14ème place alors que Jacques Stablinski m’accroche la roue avant à 300 mètres de la ligne et me casse 3 rayons. Le lendemain, mon père m’offrait mon premier « vrai vélo ». Rapidement, les résultats s’enchaînent, je gagne à Maing et je rejoins la première catégorie avec les ténors de l’époque : Pattriti, Collinet, Bavaye, Sobota, Bleuze, Vano…… L’année suivante, ils me redescendent en B mais je remonte rapidement pour 3 ans. Ensuite, retour en B, 2 victoires en solitaire dont Flines où je fais 80 km seul et double la totalité des participants et la goutte d’eau qui fait déborder le vase. A l’issue de la course de Guesnain où je fais 30 des 35 tours seul, les commissaires me déclarent vainqueur alors que je finis 6ème, prétextant qu’ils avaient fait une erreur dans le compte-tours et que l’arrivée avait eu lieu au tour précédent (où j’étais passé en 3ème position) ce qui me donnait les points pour retourner en 1. La situation était d’ailleurs officialisée à mon retour de vacances. Je décidai alors de rejoindre les « cyclo-sportifs », pour refuser cette « injustice » (l’équivalent des pass actuels)

    Je ne regrette d’ailleurs pas ce choix et les victoires se multipliaient dans notre comité mais aussi dans l’Aisne et en Belgique en tous coureurs.

    Et puis, la rencontre de Daniel Leveleux, mon ami Daniel, m’a amené à l’UFOLEP qui à cette époque était complètement méconnue. »

    D.Bertout : « A ce sujet, quel a été ton plus beau souvenir en tant que coureur et à l’inverse ton plus mauvais ? »
    I.Lecci : « Je vais commencer par les mauvais : il y en a 2 qui se détachent

    Ma première course à la limite Aisne Ardennes où échappé pendant 80 km avec Bernard Guiot qui était redescendu des rangs pros, René Bleuze et un cambrésien dont j’ai oublié le nom, René me jette volontairement au fossé à 20 km de l’arrivée (avec le cambrésien que j’ai accroché) en me poussant de la main à l’épaule, ce qui nous a valu un accrochage verbal assez intense après l’arrivée (où je gardais la 3ème place).

    Et puis probablement le plus mauvais souvenir de ma carrière cycliste : échappé seul à 3 km de l’arrivée d’un National après une échappée à 6 où je suis persuadé de l’emporter avant que des crampes ne me terrassent dans l’ascension finale et je suis repris par un peloton d’une soixantaine de coureurs à 500 m de la ligne !!!! Et quelques nuits sans sommeil qui ont suivi !!!!

    Les meilleurs : mes 2 titres régionaux en UFOLEP dont celui de     1987 à Hélesmes où on empruntait le pavé Bernard Hinault d’Haveluy à 8 ou 10 reprises et où j’ai réglé mes 2 accompagnateurs de l’échappée déclenchée après seulement 3 km. (les pavés m’ont toujours réussi !!!)

    Un contre-la-montre individuel de 50 km, couru en 1 heure 12 et le 2ème (Jacques Guerrier) relégué à 6 minutes 30. Le CLM, j’adorais ça et j’avais la particularité de creuser les écarts après la mi-course (là où les autres coinçaient, j’accélérais) »

    D.Bertout : « Après quelques années en FFC, tu as décidé de rejoindre la fédération UFOLEP, pourquoi ce choix ? »
    I.Lecci : « Ma venue en UFOLEP, du hasard : je rencontre mon futur pote Daniel Leveleux, lors d’un entrainement individuel hivernal et la discussion simple qui s’ensuit et il me parle d’une fédération où l’esprit est particulier, où il n’y a pas d’enjeux financiers et qui cherche à augmenter ses effectifs. L’idée me séduit et me voilà dans cette fédération qui m’est maintenant si chère. »

    D.Bertout : « Depuis quelques années, l’UFOLEP a fortement évolué, plus de coureurs dans les courses, plus d’organisations. A quoi attribues-tu cela ? »
    I.Lecci : « L’augmentation des épreuves dans le calendrier et du nombre de coureurs dans les pelotons ? J’ose croire que j’y suis un peu pour quelque chose avec d’autres acharnés car lorsque je me suis investi en UFOLEP, en plus d’y courir, il n’y avait qu’une quinzaine d’épreuves sur l’année !!!

    A quoi l’attribuer : plusieurs raisons

    -       des épreuves ouvertes à tous les niveaux pour permettre à un maximum d’être dans le niveau qui lui correspond le mieux

    -       Le coût proposé aux communes

    -       L’état d’esprit, sans enjeu financier

    -        des courses courtes (de 50 à 80 km) qui permettent des entrainements moins éprouvants

    -       Le fait que plusieurs membres d’une même famille puissent courir le même jour au même endroit.

    -       Et puis, l’un entraine l’autre : un bon calendrier (route, cyclo-cross et vtt) sans interruption qui attire les compétiteurs. »

    D.Bertout : « « Que penses-tu de cette guéguerre entre les fédérations FFC et UFOLEP ? »
    I.Lecci : « Pour moi, il n’y a pas de « guéguerre » entre les fédérations puisque nous ne visons pas les mêmes publics !!!! Ce que je constate juste, c’est une jalousie malsaine de certains qui voyant des coureurs venir chez nous, se permettent d’avancer de faux arguments et tentent de faire quasiment de la diffamation quant à notre capacité d’organisation !!!Alors que nous sommes tenus exactement aux mêmes contraintes administratives et techniques, notre seule réelle différence étant les sommes demandées à une époque où les élus sont regardants sur le rapport qualité-prix des épreuves. »

    D.Bertout : « Un rôle pas facile qui est le tien en tant que Président du comité Nord Pas de Calais, certains comportements t’ont parfois excédé. Que peux tu nous dire la dessus et nous dévoiler ce qui ne va pas ? »
    I.Lecci : « La réponse à cette question se trouve dans l’égoïsme excessif d’un petit nombre qui pense que tout leur est dû !!

    En effet, faire cohabiter 300 à 500 coureurs sur un même lieu avec des horaires différents est possible si chacun veut bien s’inscrire dans l’état d’esprit !! (pourrait-on imaginer que lors d’un tournoi de foot ou de basket, une équipe qui doit jouer plus tard, vienne s’échauffer sur le terrain d’un match en cours ? Et bien en cyclisme, certains pensent que c’est normal d’être sur le circuit pendant une épreuve en cours !!!et là on se retrouve avec 250 ou 300 coureurs en même temps et des problèmes pour les signaleurs dans la gestion de la circulation !!!!Comment peut-on ne pas comprendre ça ?? ça effectivement, ça me met hors de moi, surtout quand les incriminés se trouvent en plus des excuses « bidons » (faut bien reconnaître le parcours, y’a pas que moi, faut bien aller chercher son dossard, ma voiture est garée à un km…..) »

    D.Bertout : « Néanmoins, cette saison, de nouvelles dispositions ont été prises et les coureurs sont apparemment plus compréhensifs. Un mot la dessus ? »
    I.Lecci : « Les nouvelles dispositions ? Des sanctions ? Moi je compte plus sur le dialogue, l’explication et surtout le soutien de toutes les parties prenantes : les présidents de clubs, les commissaires, les élus et surtout……..les coureurs. Est-ce de l’utopie ? Peut-être ? Mais c’est MA façon de voir les choses !!!! »

    D.Bertout : « Tu as aussi de grands talents de speaker. Qu’est ce qui t’a décidé à prendre le micro ? »
    I.Lecci : « Des talents ? Je n’en sais rien, c’est au public, aux élus, aux coureurs, aux accompagnants de répondre. Par contre, il est vrai qu’au micro, quand tout le monde joue le jeu, je prends mon pied et j’essaie de communiquer ce plaisir aux autres (avec sérieux souvent, dans la bonne humeur parfois mais toujours avec le souci de donner les meilleurs renseignements possibles à tous). Certains très sympas m’attribuent le titre de Daniel Mangeas de l’UFOLEP. Moi, je rêve d’avoir la chance comme lui de ne s’occuper que des commentaires : quel bonheur ce doit être de ne plus avoir à gérer tous les aléas !!!!

    Pour info, quand j’étais gamin, sur un vélo, je me faisais des commentaires comme si j’étais en course, cette passion vient peut-être de là ! »

    D.Bertout : « Parle- nous un peu de collectionneurs d’autographes, à ce jour combien en as-tu récolté ? »
    I.Lecci : « Ma collection d’autographes et photos : elle a commencé dans les années 70 où j’avais vu dans un magazine qu’on pouvait demander les photos d’une équipe pro (Peugeot) en écrivant à une adresse qui était donnée et je venais de mettre le doigt dans l’engrenage mais en restant maître de l’état d’esprit : jamais je n’en ferai un « commerce » comme beaucoup de collectionneurs que je croise qui ne disent même pas un simple bonjour ou qui vous poussent pour obtenir avant vous la signature de tel ou tel champion pour lequel ils n’ont peut-être même pas de reconnaissance !!! Ma collection doit compter quelques milliers de signatures avec les plus grands : Anquetil, Poupou, Merckx, Ocana, Gimondi, Bernard Hinault (avec qui j’ai passé une soirée inoubliable avec Daniel Mangeas, Robert Mintkiewicz quand il est venu donner son nom au pavé d’Haveluy), Froome……et tous les autres, même anonymes mais pour lesquels j’ai un profond respect. Cette collection, je la veux avant tout humaine : chaque dédicace doit avant tout être un souvenir !!! »

    D.Bertout : « Parle-nous un peu de ton club d’Haveluy ? Une vraie famille ? »
    I.Lecci : « Mon club, c’est ma famille : que dire de plus ? Je les adore, j’essaie de les chouchouter et ils me le rendent bien !!! Je souhaite à tous les présidents de clubs de connaître le même bonheur !!! »

    D.Bertout : «  Un dernier mot : quels sont tes souhaits pour l’avenir ? »
    I.Lecci : « Mes souhaits : atteindre les objectifs que je me suis fixé en prenant la responsabilité du poste de président : convaincre ceux qui ne le sont pas encore que notre fédération est belle, que le partage doit exister au sens large et que chez nous il n’y a personne qui vaudrait plus qu’un autre et enfin que la jeunesse qui pousse et qu’on accueille de plus en plus nombreuse chaque année s’inscrive dans la dynamique de convivialité, de fair-play et de respect réciproque.

    Enfin, je voudrais terminer en disant un grand, un immense, un gigantesque MERCI à tous les membres de ma famille qui m’ont permis tout au long de ces dizaines d’années de vivre MA PASSION.

    Mon épouse Martine, toujours à mes côtés, comme commissaire (dont elle a pris la charge), mais que j’ai aussi réussi à mettre sur le vélo où elle a décroché un titre régional et un podium par équipe à un national

    Mes fils, qui ne m’ont jamais reproché mes trop fréquentes absences et qui pour 2 d’entre eux se sont même mis au vélo avec une victoire chacun et maintenant une belle-fille qui a rejoint le peloton UFOLEP où elle prend énormément de plaisir et qui officie également de temps en temps comme commissaire. 

    Enfin, mon frère cadet, ma belle-sœur et mes nièces toujours présentes lors de nos organisations pour donner les dossards, tenir les stands restauration-buvette et même signaleurs quand c’est nécessaire.

    Et merci à Dominique de m’avoir offert cette possibilité de m’exprimer dans la plus grande sincérité. »
     

     

     

    Un personnage qui marquera à coup sur le monde du vélo. Son engagement au sein de la fédération a permis que celle-ci soit une fédération reconnue et appréciée. Chacun peut reconnaître son dynamisme, sa connaissance du vélo et sa sympathie. Toujours un réel plaisir pour chacun de le côtoyer. 
    Continue à nous faire vivre cette belle passion Italo

     

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  • Commentaires

    1
    cancellara
    Vendredi 2 Mai 2014 à 18:59

    merci a toi italo pour le petacle  que toi et ton equipe nous offre ts les week end et jours ferie .merci pour le temps passer pour que ts les cyclistes trouve plaisir . ne change rien

    david monier

    sportivement

     

    2
    patyfred
    Vendredi 2 Mai 2014 à 20:20

    très bel hommage,mérité en tous cas,Italo est un type formidable,merci Dom pour ce super reportage

     

    3
    JAKIELA
    Mercredi 7 Mai 2014 à 18:08

    Super reportage, j'ai la même vision des choses que toi sur l'ufolep italo et vive le vélo avec toute l'équipe ufolep sur toutes  les courses organisées

    4
    Julien B
    Dimanche 11 Mai 2014 à 17:45

    un très belle article comme toujours Italo devais lui aussi avoir son article avec tout se qu'il fait pour nous !

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